Pandémies à travers l'histoire.

                      Au moment où nous nous acheminons vers l'automne, se pose davantage à notre esprit le risque de la grippe A dans notre pays.  En dehors des média, le monde de l'entreprise et celui des administrations informent les personnels ou s'apprêtent à le faire.

L'occasion pour moi de me replonger dans une autre pandémie, celle de la peste, qui a frappé à diverses reprises le continent européen durant le Moyen-Age.

Quand l'Europe était ravagée par la peste.

QU'EST-CE QUE LA PESTE ?

Il existe deux formes de peste, bubonique, mortelle à 80 % et pulmonaire, où les taux de mortalité peuvent atteindre les 100 %. Cette dernière forme semble avoir fait son apparition lors de la grande Peste du XIVème siècle.

 

LES PREMIERES TRACES DE LA PESTE.

L'on sait que la peste existait dans l'Antiquité, notamment à Athènes au Vème sioècle avant J.C. Périclès, l'un des personnages les plus célèbres de la cité meurt lors de l'épidémie.

 

LES DIVERSES EPIDEMIES.

VI ème siècle :

1347 : L'épidémie arrive à Marseille, depuis un foyer en Asie centrale, via les ports de la mer Noire.

Les années 1348-1349 correspondent à ce qu'on appelle la Grande Peste, car elle est considérée comme la plus grave épidémie ayant touchée l'Europe médiévale..

1360 : le retour de la peste freine le développement démographique, semble-t-il, jusqu'au début du XV ème siècle ( environ des années 1420).

En france, la dernière peste arrive à Marseille en 1720.

 

COMMENT SE DIFFUSE-T-ELLE ?

La peste se répand en suivant les axes commerciaux, particulièrement les voies maritimes, très utilisées par le passé.

Certaines régions sont relativement épargnées. Au milieu du XIV ème siècle, le Béarn, la Bohème, la Flandre, mais aussi une ville comme Milan échappent à l'épidémie. En général, les villes sont plus durement touchées que les campagnes, les plaines d'avantage que les zones montagneuses.

Les historiens remarquent également que les groupes sociaux ne subissent pas les mêmes taux de mortalité.

Les lieux de vie communautaires comme les couvents sont décimés par la maladie.

La mortalité selon les classes d'âge varient aussi. Le retour régulier de la maladie en Europe semble avoir immunisé quelque peu une partie de la population adulte. En revanche, les plus jeunes sont vulnérables et paient un lourd tribut. Cet impact sur les nouvelles générations provoque une baisse de la population en Europe.

A l'époque médiévale, certaines populations sont accusées d'être à l'origine de la maladie. C'est le cas des juifs, qui subissent des persécutions en Espagne, mais aussi en France.

Des massacres se sont ainsi déroulés à Strasbourg.

 

COMMENT SE PROTEGER DE LA PESTE ?

Les populations pratiquent l'isolement, avec la fermeture des villes et la fuite vers des endroits isolés, à l'écart des routes commerciales et des ports.

A l'époque médiévale, la population s'en remet bien entendu à Dieu et à Saint Roch. Dans ce contexte, se développent des pratiques, comme les grandes processions où l'on expient ses fautes. C'est dans ces conditions que les Flagellants se développent , particulièrement en Allemagne. Ils poussent parfois le peuple à la violence, notamment contre les juifs.

 

L'INFLUENCE DE LA MORT DANS LE DOMAINE ARTISTIQUE.

La grande faucheuse est présente dans la peinture mais aussi dans les décors des édifices religieux ou des hôpitaux.

Saint Roch est invoqué pour se protéger de la maladie.

 

                                                         SAINT ROCH

 

Château de Dinan. ( Ille et Vilaine. Bretagne).

Né à Montpellier au XIVème siècle, Saint Roch part en pélérinage à Rome. Touché par la peste à son retour, il est alors nourri par son chien, qui lui apporte du pain chaque jour.

Représenté en habit de pélerin, il montre son genoux atteint  par la maladie, qui se traduit par une grosseur( un bubon).

                                                    SAINT ROCH

                                       Château de Dinan ( Bretagne)

 

Ce bois polychrome du XVIIIème siècle représente Saint Roch enveloppé d'un long manteau. Il porte la bourse des mendiants.

 

Commentaires

1. Le samedi 5 septembre 2009, 09:27 par philippe

La lecture de ton blog sur la peste m'a replongé dans la lecture de ce vaste sujet où j'ai relevé quelques remarques anecdotiques sur ce thème.....
Lorsque la société constata que ni les médecins, ni les processions, ni les prières n'arrêtaient la peste, elle chercha des boucs émissaires et dés 1348, les juifs furent accusés d'empoisonner puits et fontaines d'autant plus que,la plus grande partie d'entre eux, étaient des apothicaires, situation qui leur permettait, croyait-on, de disposer de potions efficaces et d'en connaître les antidotes.....
En raison de la recherche de boucs émissaires que la société a de tout temps générée, les épidémies sont toujours apparues comme un exceptionnel miroir des intolérances....
En 1350, quand l'épidémie atteignit la Suède et la Norvège, on imputa son origine aux juifs alors qu'aucun d'entre eux n'était établi en Scandinavie !
Aux accusations contre les juifs se succédèrent celles contre les semeurs de peste, soupçonnés de répandre le fléau pour profiter des troubles sociaux et voler à leur guise...et lorsqu'ils étaient surpris, ils étaient suppliciés !
Et de nombreuses substances ( ambre jaune, laurier, cannelle, romarin), furent utilisées pour prévenir de la peste et on utilisa "le vinaigre des quatre voleurs", recette qui consistait en l'infusion dans le vinaigre de diverses herbes aromatiques !
Cette peur panique engendrait par la peste, conduisit des membres de la société touchée à accomplir des gestes irraisonnés....
Ainsi lors de la peste de Lyon fin XV, des gens, qui ne présentaient aucun symptôme, se jetèrent dans des puits, le feu, des rivières ou par leur fenêtre !
En 1587, la ville de Toulon engagea des médecins de peste avec des primes de 1 écu par décès et de 3 écus par guérison....
Les règlements de peste prévoyait la fermeture complète de toute habitation où un cas de peste avait été signalé et les demeures étaient gardées et barricadées par des surveillants...ces maisons étaient signalées au XVI par une croix blanche à Paris, rouge à Londres et une botte de paille au Pays-bas !
Pour éviter la contagion, le clergé avait imaginé de donner la communion au bout d'une baguette sur laquelle était posée une hostie et en juillet 1720, le curé de l'église St Martin de Marseille en proposa une longue de 2,60 m !
En espérant, Marie, que ces quelques lignes apportent un clin d'oeil curieux sur ce thème austère mais passionnant que celui de la peste.
Amitiés

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