Comprendre le conflit israélo-palestinien sans se prendre la tête. Les Palestiniens face à l'arrivée des Juifs.

    On ne peut comprendre un conflit et ses origines sans le point de vue des divers partis en présence. Dans le cadre du conflit isréalo-palestinien, il faut peser chaque mot afin de ne froisser personne, car, très vite on peut être qualifié de pro-israélien ou de pro-palestinien.

Pourtant, il est dommage de ne pas toujours trouver, dans nos média, un petit rappel de la position des Palestiniens face à l'arrivée des immigrants juifs.

    A l'issue de la première guerre mondiale, les juifs installés en Palestine -alors sous mandat britannique(1) - compensent leur faible nombre en favorisant l'immigration mais aussi en développant une force armée.  Jusqu'en 1935, la Hagannah, c'est-à-dire la défense juive, a pour mission d'assurer la protection des colonies juives contre les attaques palestiniennes. A partir de 1936, de force de police, elle devient une force militaire.

Face à l'immigration qui s'intensifie pendant l'entre deux-guerres, les populations palestiniennes s'inquiètent passant à l'action par la rébellion, comme en 1936, ou par la grève.

A partir de 1935, un jeune combattant - Ezzedine El-Qassam - organise la résistance contre les  Anglais et les Juifs. A la veille de la seconde guerre mondiale, le nombre des combattants palestiniens est estimé à 1 500 hommes armés, auxquels il faut ajouter        150 000 militants.

Pour apaiser les Palestiniens, le Royaume-Uni limite alors l'immigration juive à 10 000 personnes par an, mais elle se poursuit clandestinement. La difficile cohabitation entre juifs et Palestiniens aboutit progressivement à la vision de deux états.

Il est important d'apporter le témoignage des deux camps, en toute neutralité.

En 1940, Joseph Weitz - un des responsables de l'Agence Juive chargée de la colonisation - mentionne ses impressions dans son journal :

" Entre nous, soyons clairs, il n'y a pas de place pour les deux peuples dans ce pays [...]. Nous ne pouvons pas réaliser notre objectif de peuple indépendant avec les Arabes en Palestine. La seule solution est une Palestine à l'ouest du Jourdain sans les Arabes [...]. Et il n'y a pas d'autre moyen que le transfert des Arabes vivant ici vers les pays voisins " (2).

Côté Palestinien, Sakher Habache - futur haut-responsable de l'OLP  (3) - rapporte sa vision des choses :

" De plus en plus, nos parents se rendaient compte, surtout après les émeutes de 1937 - 1938, que les Juifs ne venaient pas en Palestine pour y trouver refuge  et refaire leur vie mais pour y fonder une patrie [...]. Mon père, technicien agricole, travaillait dans une ferme réputée d'Haïfa. Je l'accompagnais souvent à bord de notre camion, assis à l'arrière. Un jour, en passant près d'une colonie, les Juifs arrêtèrent le véhicule et commencèrent à tirer [...]. je fus touché au pied [...]. A partir de cet instant, j'ai éprouvé un sentiment de solidarité avec les combattants palestiniens qui défendaient notre village ".

Lors de cet incident, ce Palestinien avait alors 8 ans (4).

(1) En juillet 1922, la S.D.N. ( Société des Nations ) donne officiellement aux britanniques un mandat sur la Palestine. Ceci signifie que la région est administrée par le Royaume-Uni.

(2) Palestiniens 1948 - 1998, Editions Autrement, p. 20. Ouvrage déjà cité dans les autres articles concernant le conflit israélo-palestinien.

(3) OLP : Organisation de Libération de la Palestine.

(4) Palestiniens 1948 -1998, op. cit., p. 20.

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : https://www.voyagesmillebornes.com/index.php?trackback/665

Fil des commentaires de ce billet